Une amie m’a récemment confié une réflexion assez déroutante : Elle ne se fait jamais draguer alors qu’elle est célibataire. Elle se demande pourquoi. Elle a remarqué que la moitié de ses rencontres se font en ligne, où il est plus facile de séduire quelqu’un derrière un écran. L’autre moitié de ses histoires découle de rencontres fortuites via des amis communs, pendant des vacances ou encore durant ses études… à l’exception d’un ancien voisin charmant. Mais même dans ces cas-là, elle ne se faisait pas vraiment draguer, ou du moins elle ne le percevait pas ainsi.
Elle m’a également confié qu’elle est souvent la dernière à s’apercevoir quand elle plaît à quelqu’un. Si quelqu’un la drague, elle ne s’en rendra probablement pas compte. Elle sait que c’est un peu ridicule. À part ce voisin charmant, qu’elle appelle P., dont elle a vite compris les intentions (ou alors c’était les deux bouteilles de vin qui l’ont éclairée, elle ne sait plus), elle passe à côté des signaux. Si quelqu’un tente de la séduire avec des allusions subtiles, elle ne verra rien. Elle a l’impression que la méthode la plus directe, du genre « tu me plais, je te veux » est ce qui fonctionne le mieux pour elle. À condition, bien sûr, que l’homme en question lui plaise aussi… et là, les choses peuvent se compliquer.
Le comble, c’est qu’elle est capable de mal interpréter les signaux et de comprendre à l’envers. Parfois, elle prend pour de l’intérêt ce qui n’en est pas et manque complètement les vraies attentions. Cela ne facilite pas sa recherche de l’amoureux idéal, c’est sûr.
Elle en vient à croire que la drague la fuit, et cela ne la rassure pas du tout. Est-elle une femme qu’on ne drague pas ? Est-ce qu’elle fait peur ou est-ce qu’elle n’est pas assez attirante pour susciter de l’intérêt ? Peut-être que son manque de confiance en elle joue un rôle. Après tout, si elle ne remarque pas qu’on la drague, cela pourrait être en partie dû à cela.
Cependant, même si quelqu’un l’accostait dans la rue, elle le renverrait gentiment sur ses plates-bandes (sauf si c’est Yodelice ou son sosie, bien sûr). Au final, le résultat est le même : elle est célibataire. Elle sait qu’elle fait souvent de mauvais choix aussi, mais elle se rassure en se disant qu’elle n’a pas encore rencontré le bon. Ce n’est qu’une maigre consolation, mais cela aide un peu.
Aux lecteurs masculins qui connaissent mon amie et qui lisent ceci (ils ne sont pas nombreux, 4 ou 5 je crois, mais ils sont de qualité… et je ne suis pas en train de leur cirer les pompes, n’est-ce pas ?) et aux autres, dites-nous quelles sont vos techniques de séduction, afin que nous puissions les reconnaître et les comprendre.
Curieusement, quand elle ne se rend pas compte qu’elle se fait draguer, elle est naturelle, plaisante, et elle est elle-même. Peut-être est-ce cela qui plaît vraiment ? La fille naturelle, qui ne se rend pas compte de son potentiel. On le lui a déjà dit, mais elle ne sait pas si c’était sincère.
En fin de compte, elle ne peut pas imaginer être draguée. Elle ne voit pas ce qui peut attirer quelqu’un chez elle, d’où sa difficulté à accepter les compliments et la gêne que cela lui cause. Elle ne facilite pas la tâche à celui qui voudrait se lancer. Très peu d’hommes lui ont vraiment donné confiance en elle, et elle aspire à retrouver cette sérénité. Ce serait un beau cadeau pour ses 30 ans.